
Mon expérience de la maladie dans un livre...
"5 ans de ma vie avec une MICI"
Aglaé Héraut
@AglaeHeraut
@aglae_heraut
MICI & alimentation

Aglaé Héraut
Faut-il manger sans fibres, sans gluten, sans lactose ? Comment adapter son alimentation quand on est en crise ? Que faut-il faire pour retrouver de l’énergie ? Je vous dis tout dans cet article, que j’ai rédigé après avoir écouté les conseils d’Hélène Lobry Carre, diététicienne et nutritionniste (conférence du 25/04/2019).
La première chose qu’il faut retenir, c’est que l’alimentation n’influe pas sur le cours de la maladie. C’est la maladie qui entraîne l’inflammation, l’inconfort digestif et la douleur. L’alimentation doit s’adapter aux symptômes pour ne pas renforcer l’inconfort, mais elle n’en est pas la cause. Elle doit rester équilibrée, variée, et diversifiée : des protéines (viandes, poissons, œufs), des produits laitiers sources de calcium, des lipides (huile d’olive, huile de noix, beurre), des glucides contenus dans les féculents (pommes de terre, pâtes, riz), du gluten (un bon pain de temps en temps n’est pas mauvais), et des fibres, contenues dans les fruits et les légumes, gorgés en vitamines et minéraux. 🍓 🥦 🥕
Eh oui, vous avez bien lu ! Les fibres sont importantes dans l’alimentation, y compris dans celle des personnes qui souffrent d’une pathologie intestinale ! Les fibres jouent un rôle dans la motilité intestinale (fonctionnement du transit), et dans le moulage des selles (contrairement aux idées reçues). Les fibres ont également un effet protecteur sur l’intestin (contre le cancer du côlon et les diverticules), et ce sont de très bons prébiotiques ! Ces derniers permettent aux probiotiques de fonctionner de façon optimale et d’avoir une croissance adéquate (au passage, les meilleurs probiotiques se trouvent dans les bons yaourts nature !). Parfois, les fibres peuvent faire mal et il faut s’adapter à votre tolérance personnelle : écoutez votre corps !
Concernant le gluten, souvent banni de l’alimentation par les personnes qui souffrent de l’intestin, il n’y a pas d’étude scientifique qui prouve un quelconque effet néfaste dans les MICI. Néanmoins, il y a une question de tolérance personnelle, et il s’agit de trouver la dose qui convient à chacun.
De même, certaines personnes bannissent le lactose, sucre présent dans le lait. L’intolérance au lactose est souvent liée à une déficience en lactase, enzyme qui permet la digestion du lait, et dans ce cas, il convient en effet d’arrêter. Mais en cas de malabsorption, c’est encore une fois une question de dose à adapter. Il est important d’avoir une source de calcium régulière (surtout quand on prend de la cortisone), et il existe des produits laitiers sans lactose pour ne manquer de rien !
Le fait de manger varié et équilibré est le meilleur moyen de conserver un bon état nutritionnel, d’éviter les carences, de booster le système immunitaire, de compenser les dépenses énergétiques liées à l’inflammation, et ainsi de lutter contre la fatigue. En parallèle, il est important de bien s’hydrater et de pratiquer une activité physique adaptée, car c’est un bon anti-inflammatoire. Pourquoi ne pas se mettre au yoga, à la relaxation ou à la sophrologie pour apaiser le tube digestif et se faire du bien ? 🤸♂🧘♂
Dans les périodes de crise, il est important de conserver un bon état nutritionnel afin de lutter contre l’inflammation qui crée une perte énergétique. Un régime d’épargne intestinale peut être mis en place, consistant à restreindre provisoirement les fruits et les légumes, mais toute exclusion doit être ponctuelle et courte ! Ainsi, le régime sans résidu strict n’est pas justifié. C’est vraiment du court terme (3 semaines, 1 mois maximum), dans les cas de crise sévère. Attention aux aliments qui fermentent et qui ballonnent (si vous portez une stomie, elle peut vite gonfler !), ainsi qu’aux épices, l’alcool fort, et les viandes faisandées qui peuvent irriter. 🍷 ❌
Quand ça va mieux, il est important d’élargir l’alimentation dès que possible en réintroduisant des aliments qu’on s’était interdits. Si un aliment ne passe pas, il ne faut pas se décourager et recommencer au moins deux ou trois fois à l’introduire avant de le bannir définitivement. Il faut aussi prendre le temps de manger (au moins 20 minutes) et de bien mâcher, car c’est par là que commence la digestion ! Profitez-en pour retrouver la convivialité et le goût de manger, cela participe au lien social et c’est bon pour le moral !
Si vous manquez d’appétit, privilégiez une alimentation plaisir et enrichissez-la par l’ajout de calories (plus de protéines pour apporter de l’énergie supplémentaire, sans toutefois manger beaucoup). Vous pouvez également fractionner vos repas (manger de petites quantités en plusieurs fois). Si après tous ces conseils, vous ne trouvez pas l’alimentation qui vous convient, n’hésitez pas à vous faire aider par une diététicienne ! Et pour mieux comprendre ce qui se passe dans votre ventre, je vous invite à lire mon article sur le microbiote intestinal.
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