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Le microbiote intestinal, un organe à part entière

Aglaé Héraut

C’est le sujet de la conférence donnée par le Pr Stéphane Nancey le 23/01/2019 à Lyon. Dans cet article, vous en apprendrez plus sur la composition de votre flore intestinale, et de son possible lien avec les pathologies intestinales, notamment les MICI...

Notre intestin s’étend sur 400 m², c’est notre deuxième cerveau dans le sens où il contient 100 millions de neurones et 60 à 70 % de nos cellules immunitaires. Il est donc important d’en prendre soin ! Une flore intestinale en bonne santé est diverse et équilibrée (eubiose). On parle de dysbiose quand elle est déséquilibrée par manque de diversité, ou parce que le nombre de bactéries bénéfiques a diminué au profit de bactéries pathogènes qui ont proliféré.

La flore intestinale se constitue dès l’accouchement (la colonisation bactérienne est retardée lors d’une naissance par césarienne plutôt que par voie basse), et elle se modifie avec l’âge et notre environnement (alimentation, prise de médicaments ou d’antibiotiques, infections, inflammation, tabac, pollution, activité sportive ou non…). Elle est propre à chacun, à tel point qu’on parle « d’empreinte fécale » !

Le microbiote intestinal, c’est 2 Kg de micro-organismes, 100 000 milliards de bactéries, soit 10 fois plus que dans le reste du corps : c’est donc notre plus gros réservoir à microbes ! On y trouve de bonnes bactéries, garantes d’un système immunitaire fonctionnel, et de moins bonnes, qui peuvent être responsables d’un dysfonctionnement si elles sont en trop grand nombre par exemple.

En plus d’une multitude de bactéries, le microbiote intestinal est composé de bactériophages (virus d’ailleurs utilisés pour lutter contre la résistance bactérienne rencontrée lors d’une antibiothérapie prolongée), de levures, de champignons et d’Archaea (organismes unicellulaires procaryotes), sans compter les métabolites produits ! En effet, lorsqu’elles fermentent des composants alimentaires, et notamment des fibres (glucides non digestibles), les bactéries produisent des molécules (acides gras à chaîne courte) qui procurent de l’énergie aux cellules présentes dans le côlon, contribuant ainsi à l’entretien de la couche protectrice de mucus de l’intestin.

Plus on descend dans le tractus gastro-intestinal (de l’estomac au côlon), plus le nombre et la diversité des bactéries composant le microbiote augmente ! C’est cette diversité de plus de 1000 espèces qui est garante d’une flore intestinale en bonne santé. 🍀 ✅ Prenons l’exemple de la bactérie Faecalibacterium prausnitzii, dite « Fprau ». Elle est présente chez tous les individus en bonne santé (100 fois plus qu’Escherichia coli), mais il semblerait qu’elle diminue chez les personnes souffrant de MICI ou chez celles qui ont des troubles fonctionnels intestinaux. Non seulement cette bactérie a des propriétés anti-inflammatoires et protectrices, mais en plus, elle contribuerait à lutter contre la douleur viscérale.

Cette découverte est de bon augure pour les patients souffrant de pathologies intestinales mais il faut rester prudent sur l’utilisation que l’on fait de ces données : la recherche avance, des probiotiques sont commercialisés, mais nous n’avons pas encore assez de recul sur les résultats obtenus.💊 🏥
La question des pathologies liées au microbiote intestinal se pose plus que jamais au XXIème siècle et tout reste à découvrir car on ne connaît que 30 % de cette flore intestinale ! Nous savons par exemple que la bactérie Helicobacter pylori est la cause principale des ulcères à l’estomac. Alors quid des MICI ?

En attendant la prochaine découverte spectaculaire dans ce domaine de recherche, nous pouvons déjà agir sur la barrière intestinale (en diminuant la porosité de l’intestin), nous pouvons aussi « désactiver » le système immunitaire trop réactif (immunosuppresseurs), et nous pouvons agir sur la dysbiose en rééquilibrant la flore intestinale (recherches prometteuses sur la transplantation fécale, qui serait plus efficace dans la RCH que dans la maladie de Crohn). Alors gardons espoir ! 💪 ✨

Pour plus d’informations sur le microbiote intestinal, préférez visiter ce site plutôt que de vous éparpiller sur le net : https://www.biocodexmicrobiotainstitute.com

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©2018-2025, Aglaé Héraut

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